Une autre façon de faire

Reconnaître nos savoirs situés

L’éducation populaire est une volonté d’appréhender collectivement le politique. L’idée n’est pas d’ « éduquer le peuple » mais bien d’élaborer, au sein d’un groupe, nos propres savoirs, savoirs-faire et savoirs critiques. 
Il s’agit de partager nos histoires, nos émotions, d’observer comment celles-ci se tissent au travers de rapports de forces socio-historiques, au travers de normes de groupe, de cultures familiales. En identifiant ensemble, les lieux qui font conflit ; en disant le monde et les liens tel qu’on voudrait qu’il soit ; en trouvant des moyens pour se rendre légitime et mettre en acte nos savoirs collectifs.

Dans cette perspective, il n’y pas de différence entre théorie et pratique. On peut prendre pour point de départ nos histoires intimes pour élaborer le social et partir de notre action pour élaborer un savoir. C’est pourquoi nous proposons des ateliers pour réfléchir à son histoire de vie, pour se rendre compte d’où on vient et d’où on parle et de la richesse de nos expériences.


Des médiations artistiques pour élaborer nos savoirs et créer des liens

L’expérimentation plastique est à la fois un moyen de se sentir capable d’agir pratiquement sur le monde et un langage pour le raconter. 
Dans un processus de création, chacun.e, enfant comme adulte, a besoin d’espaces personnels et d’espaces collectifs. Des espaces individuels pour expérimenter une idée, pour développer ses imaginaires et prendre du recul sur ses représentations. Puis des espaces collectifs pour assembler nos forces, nos idées, faire des constructions de plus grande ampleur et apprendre à construire en commun en respectant les espaces de chacun.e. 

Par le masque et la marionnette, par exemple, on « s’autorise à être », à se fabriquer d’autres corps, d’autres genres et par ce fait, on saisit des liens, des rapports entre individus et groupes. L’improvisation théâtrale, à la manière du théâtre forum, permet d’expérimenter, depuis l’intérieur, des rôles, par définition, toujours sociaux. Dans ces pratiques, on s’approprie son personnage et on se rend légitime à jouer, déambuler face aux autres.


Des objectifs politiques


Dans nos manières d’agir, nous naviguons entre représentations et affects personnels, normes sociales et espace public. Dans nos ateliers, ce va et vient est orienté par une volonté de déconstruction des rapports de force qui nous façonnent (de nature raciste, sexiste, classiste ou autre). 
Selon nous, ce travail en commun n’est possible que dans un cadre de respect mutuel et d’écoute qui suppose d’apprendre à nommer et partager nos émotions. Parce que l’intime est politique – ­nos émotions sont façonnées par des rapports sociaux -, les reconnaitre facilite la compréhension de nos réactions collectives et permet une communication constructive.

Un processus commun 

Inspirés de l’éducation populaire, nos outils et méthodes de travail cherchent à renforcer l’autogestion et l’autonomie des personnes et des groupes. Au sein des ateliers comme de l’association, nous expérimentons quotidiennement des manières de s’organiser, réfléchir, décider et créer collectivement. 

Comme structure, nous questionnons sans cesse les approches pédagogiques, les formes instituées, les modèles économiques (notamment issus du monde associatif) et les rapports entre travail et engagement. Nous cherchons à partager et nourrir nos réflexions, outils et modes d’organisations.  Cette expérience et ces mises en pratique sont ouvertes à tou.te.s !

Où nous trouver/participer